Les piliers de la prière

La prière en Islam est un acte d’adoration composé de gestes et de paroles, nécessitant une purification préalable. Pour accomplir convenablement la prière, il est impératif de respecter les dix-sept piliers qui la composent.

La prière comporte des piliers et des actes recommandés (sounan). Sans les piliers, la prière n’est pas valable. Quant aux actes recommandés, si on les délaisse, la prière reste valable mais on rate des récompenses. Les piliers de la prière sont au nombre de dix-sept :  

1-   L’intention

Faire l’intention dans le cœur d’accomplir telle prière en la nommant et cette intention doit avoir lieu en même temps que le takbir (la parole Allahou ‘akbar) d’entrée en rituel. On dit alors dans son cœur et éventuellement par sa langue pour la prière obligatoire du dhouhr par exemple:

أصلّي فرضَ الظّهر

(‘ousalli farda dh-dhouhr)

ce qui signifie : « J’accomplis la prière obligatoire du dhouhr. »

2-   Le takbir d’entrée en rituel (takbiratou l-‘ihram)

Le premier takbir de la prière est obligatoire. Il consiste à dire de façon à pouvoir s’entendre :

اللَّهُ أَكبَرُ

(Allahou ‘akbar).

Cela signifie que Allah est le plus grand par Sa perfection (il sait plus que tout savant, il est plus puissant que les puissants, et non qu’Il serait plus grand par les dimensions car Allah est exempt des dimensions).

3-   Être debout dans les prières obligatoires, pour celui qui en est capable :

Il est une condition de se tenir debout dans la prière obligatoire pour celui qui en est capable. Pour celui qui ne peut pas en raison d’un handicap, d’une maladie ou ce qui est de cet ordre, la prière peut se faire en étant assis par exemple.

4-   Réciter la Fatihah

On la récite avec la basmalah c’est-à-dire :

بِسْمِ اللّهِ الرَّحمنِ الرَّحِيم

(bismi l-Lahi r-Rahmani r-Rahim) et avec les lettres doublées. Il est un devoir de sortir les lettres de leurs points de prononciation et de la réciter sans vouloir l’interrompre et sans que l’arrêt excède le temps d’une respiration.

5-   S’incliner (ar-roukou^) :

Cela consiste à pencher le tronc vers l’avant de sorte que les paumes des mains puissent atteindre les genoux.

6-   S’immobiliser dans ce pilier (at-touma’ninah)

La quiétude est le fait de rester un certain temps dans la position du pilier qui vient d’être accompli. Il s’agit donc de l’immobilité simultanée de tous les membres.

La durée de la quiétude équivaut au temps qu’il faudrait pour dire soubhana l-Lah.

7-   Se redresser (al-i^tidal)

Il s’agit de se redresser après l’inclination pour revenir à la position précédente.

8-   S’immobiliser dans ce pilier

La quiétude dans la position debout juste après le redressement

9-   Se prosterner par deux fois (as-soujoud)

La prosternation s’effectue sur sept points d’appui. On met en contact avec le lieu de prière une partie du front découvert, une partie des genoux, du plat des mains et de la pulpe des orteils.

10- S’immobiliser dans les prosternations
11- S’asseoir entre les deux prosternations
12- S’immobiliser dans ce pilier

C’est-à-dire dans la position assise entre les deux prosternations.

13- La position assise finale

C’est dans cette position qu’on récite le dernier tachahhoud et ce qui le suit.

14- Réciter le dernier tachahhoud

Le minimum du tachahhoud est :

التَّحِيَّاتُ لِلّهِ، سَلاَمٌ عَلَيْكَ أَيُّهَا النَّبِيُّ وَرَحْمَةُ اللهِ وَبَرَكَاتُهُ، سَلاَمٌ عَلَيْنَا وَعَلَى عِبَادِ اللهِ الصَّالِحِينَ، أَشْهَدُ أَن لاَ إِلهَ إِلاَّ اللهُ وَأَنَّ مُحَمَّدًا رَسُولُ الله

(at-tahiyyatou li l-Lah, salamoun ^alayka ‘ayyouha n-Nabiyyou wa rahmatou l-Lahi wa barakatouh, salamoun ^alayna wa ^ala ^ibadi l-Lahi s-salihin, ‘ach-hadou ‘an la ‘ilaha ‘illa l-Lah wa ‘anna Mouhammadan raçoulou l-Lah.)

La manière la plus complète consiste à dire :

التَّحِيَّاتُ المُبَارَكَاتُ الصَّلَوَاتُ الطَّيِّبَاتُ لِلّه، السَّلاَمُ عَلَيْكَ أَيُّهَا النَّبِيُّ وَرَحْمَةُ اللهِ وَبَرَكَاتُهُ، السَّلاَمُ عَلَيْنَا وَعَلَى عِبَادِ اللهِ الصَّالِحِينَ، أَشْهَدُ أَن لاَ إِلهَ إِلاَّ اللهُ وَأَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّدًا رَسُولُ الله

(at-tahiyyatou l-moubarakatou s-salawatou t-tayyibatou li l-Lah, as-salamou ^alayka ‘ayyouha n-Nabiyyou wa rahmatou l-Lahi wa barakatouh, as-salamou ^alayna wa ^ala ^ibadi l-Lahi s-salihin, ‘ach-hadou ‘an la ‘ilaha ‘illa l-Lah wa ‘ach-hadou ‘anna Mouhammadan raçoulou l-Lah.)

Explication de quelques termes du tachahhoud :

–      التَّحِيَّاتُ(at-tahiyyat) : cela signifie les salutations par lesquelles les gens se saluent les uns les autres.

–   المُبَارَكَاتُ(al-moubarakat) : c’est à dire bénies, s’agissant des salutations.

–     الصَّلَوَاتُ(as-salawat) : ce sont les cinq prières.

–     الطَّيِّبَاتُ(at-tayyibat) : cela signifie les bonnes œuvres.

–    لِلّه c’est-à-dire que toutes ces choses appartiennent à Allah ta^ala.

–  السَّلاَمُ عَلَيْكَ أَيُّهَا النَّبِيّ(as-salamou ^alayka ‘ayyouha n-Nabiyy) : cela signifie : que Allah te protège ô Prophète de ce que tu crains pour ta communauté.

15-  L’invocation en faveur du Prophète

Le minimum de as-salatou ^ala n-Nabiyy est :

اللَّهُمَّ صَلِّ عَلَى مُحَمَّد

(Allahoumma salli ^ala Mouhammad) ce qui signifie : « Ô Allah, honore et élève davantage en degré Mouhammad »

Il existe des formulations plus complètes et plus longues comme :

اللَّهُمَّ صَلِّ عَلَىٰ مُحَمَّدٍ وَعَلَىٰ آلِ مُحَمَّدٍ كَمَا صَلَّيْتَ عَلَىٰ اِبْرَاهِيْمَ وَعَلَىٰ آلِ اِبْرَاهِيْمَ إنَّكَ حَمِيْدٌ مَجِيْدٌ
اللَّهُمَّ بَارِكْ عَلَىٰ مُحَمَّدٍ وَعَلَىٰ آلِ مُحَمَّدٍ كَمَا بَارَكْتَ عَلَىٰ اِبْرَاهِيْمَ وَ عَلَىٰ آلِ اِبْرَاهِيْمَ إنَّكَ حَمِيْدٌ مَجِيْدٌ

Allahoumma salli ^ala Mouhammadin wa ^ala ‘ali Mouhammad, kama sallayta ^ala ‘Ibrahima wa ^ala ‘ali ‘Ibrahim, innaka hamidoun Majid.

Allahoumma barik ^ala Mouhammadin wa ^ala ‘ali Mouhammad, kama barakta ^ala ‘Ibrahima wa ^ala ‘ali ‘Ibrahim, innaka hamidoun Majid.

16- As-salam

Dont le minimum est de dire :

السَّلاَمُ عَلَيْكُم

(as-salamou ^alaykoum)

dont le sens est : « que Allah vous protège », c’est une invocation.

17- Respecter l’ordre

Par exemple, si une personne se prosterne délibérément avant de faire l’inclination, alors sa prière est annulée. Le jugement diffère en cas d’oubli, si on le fait involontairement.

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