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Le Mawlid est une bonne innovation
Nous présentons ici les raisons pour lesquelles il est autorisé de commémorer la naissance honorée du Prophète, le Mawlid, et que cela comporte une grande récompense.
1. Signification du mot bid^ah (innovation) dans la langue arabe
L’innovation (al-bid^ah) dans la langue, c’est ce qui a été instauré sans équivalent antérieur. Selon la Loi maintenant, l’innovation c’est ce qui est instauré (mouhdath) sans avoir fait l’objet d’un texte, ni dans le Qour’an ni dans le Hadith.
2. Commémorer la naissance du Prophète compte parmi les bonnes innovations
Preuve tirée du Qour’an honoré
La preuve à partir du Qour’an honoré sur l’existence de la bonne innovation, c’est la parole de Dieu concernant l’éloge des croyants de la communauté de ^Iça (Jésus) ^alayhi s-salam :
وَجَعَلْنَا في قُلُوبِ الَّذِينَ ٱتَّبَعُوهُ رَأْفَةً وَرَحْمَةً وَرَهْبَانِيَّةً ابتدعوها ما كتبناها
عَلَيْهِمْ إِلاَّ ٱبْتِغَاءَ رِضْوَانِ اللهِ
(waja^alna fiqouloubi l-ladhina t-taba^ouhoura’fatan warahmatan warahbaniyyatanibtada^ouha makatabnaha^alayhim ‘illabtigha’aridwani l-Lah) [sourat Al-Hadid ‘ayah 27]
Ce qui signifie : « Et Nous avons créé dans les cœurs de ceux qui l’ont suivi une bienveillance, une miséricorde et un monachisme qu’ils ont innové ; Nous ne le leur avons pas ordonné ; ils ne l’ont fait que par recherche de l’agrément de Allah. »
Dieu fait l’éloge des musulmans qui suivaient la Loi de Jésus, ^Iça parce qu’ils étaient des gens miséricordieux, qu’ils faisaient preuve de compassion, et parce qu’ils ont innové ce monachisme (ar-rahbaniyyah) qui consiste à couper court aux désirs permis et ce en plus de l’abandon des péchés. Ils en arrivèrent au point de ne plus se marier, de délaisser les jouissances permises telles que les plaisirs de la table et les habits luxueux et ils se sont totalement consacrés à l’au-delà. Ils ont innové quelque chose que ^Iça ne leur a jamais prescrite. Allah a fait leur éloge pour ce monachisme.
Preuve tirée de la parole du Prophète
C’est le Prophète lui-même salla l-Lahou ^alayhi wasallam qui a enseigné à sa communauté que l’innovation est de deux sortes : une innovation d’égarement qui est la nouveauté qui contredit les textes (le Qour’an et la Sounnah), et une innovation de bonne guidée qui est la nouveauté qui est conforme aux textes (au Qour’an et à la Sounnah). Il a en effet dit :
مَنْ سَنَّ فِي الإِسْلامِ سُنَّةً حَسَنَةً فَلَهُ أَجرُها وَأَجْرُ مَنْ عَمِلَ بِهَا بَعْدَهُ مِنْ غَيْرِ أَنْ يَنْقُصَ مِنْ أُجُورِهِمْ شَىءٌ، وَمَنْ سَنَّ فِي الإِسْلامِ سُنَّةً سَيِّئَةً كَانَ عَلَيْهِ وِزْرُهَا وَوِزْرُ مَنْ عَمِلَ بِهَا بَعْدَهُ مِنْ غَيْرِ أَنْ يَنْقُصَ مِنْ أَوْزَارِهِمْ شَىءٌ
(man sanna fi l-‘islami sounnatanhaçanatanfalahou ‘ajrouha wa‘ajrou man ^amilabihaba^dahou min ghayri ‘an yanqousa min ‘oujourihimchay’, waman sanna fi l-‘islami sounnatan sayyi’atan kana ^alayhi wizrouha wawizrou man ^amila biha ba^dahou min ghayri ‘an yanqousa min ‘awzarihimchay’) [hadith rapporté par Mouslim dans son Sahih d’après le compagnon Jarir ‘Ibnou ^Abdi l-Lah Al-Bajaliyy que Allah l’agrée]
Ce qui signifie : « Quiconque instaure dans l’Islam une bonne tradition (sounnah haçanah), il en aura la récompense et aura une récompense chaque fois que des gens la referont après lui sans que rien ne soit diminué de leurs récompenses. Mais quiconque instaure dans l’Islam une mauvaise tradition (sounnah sayyi’ah), il se chargera de son péché et sera chargé d’un péché chaque fois que des gens la referont après lui sans que rien ne soit diminué de leurs péchés ».
Si l’on vient nous dire : (En fait, ça veut dire : « si quelqu’un a instauré une nouveauté durant la vie du Messager de Allah », pas après), la réponse est la suivante : « la restriction du sens d’un texte (al-khousousiyyah) n’est confirmée qu’à partir d’une preuve ». C’est la réponse à donner à ceux qui prétendent que l’instauration d’une bonne innovation est permise uniquement durant la vie du Messager et pas après sa mort. Mais la preuve indique ici le contraire de ce qu’ils prétendent, parce que le Messager n’a pas dit (Si quelqu’un instaure durant ma vie) mais il a dit ce qui signifie : « Si quelqu’un instaure dans l’Islam », et l’Islam n’était pas limité à l’époque dans laquelle a vécu l’Envoyé de Allah. Il ne leur reste donc plus aucun argument en leur faveur. S’ils prétendent par la suite que ce hadith a été dit en une occasion particulière lorsque des gens extrêmement pauvres, portant des guenilles indiquant leur extrême pauvreté, vinrent et que le visage du Prophète changea à leur vue. Les gens ont alors fait des aumônes jusqu’à ce qu’ils parviennent à collecter pour eux une grande quantité de biens, le visage du Messager de Allah est alors devenu encore plus radieux de joie et il a dit :
مَنْ سَنَّ فِي الإِسْلامِ سُنَّةً حَسَنَةً فَلَهُ أَجْرُهَا وَأَجْرُ مَنْ عَمِلَ بِهَا
Ce qui signifie « Si quelqu’un instaure dans l’Islam une bonne tradition (sounnah haçanah), il en aura la récompense et aura une récompense chaque fois que les gens la referont après lui. »
La réponse à donner, c’est que « Ce qui compte c’est la généralité du terme et non la spécificité de l’occasion » c’est-à-dire : ce qui est à prendre en compte c’est la généralité du terme du hadith عُمُومُ اللفظ (^oumoumou l-lafdh) et non la particularité de la cause pour laquelle ce hadith a été énoncé, خُصُوصُ السَّبَبِ (khousousou s-sabab) conformément à ce qu’ont dit les savants spécialistes des fondements (al-‘ousoul). Preuves de l’existence de la bonne innovation tirées des actes et paroles des Califes bien guidés Les Califes bien guidés ont innové des choses que le Prophète n’a jamais faites et qu’il n’a jamais ordonné de faire mais qui sont pourtant conformes au Qour’an et à la Sounnah. Ils furent donc des guides pour nous en cela. Voici par exemple Abou Bakr As-Siddiq qui rassembla le Qour’an en l’appelant Moushaf. Voici ^Oumar Ibnou l-Khattab que Allah l’agrée qui réunit les gens pour faire les tarawih derrière un seul imam. Il dit en les voyant faire :
نِعْمَتِ البِدْعَةُ هَذِهِ
(ni^matil-bid^atou hadhih)
Ce qui signifie « Quelle bonne innovation que celle-ci ! »
Voici ^Outhman Ibnou ^Affan qui ordonna que l’on fasse un appel à la prière supplémentaire pour la prière de la joumou^ah. Voici que durant le califat de l’Imam ^Aliyy, les points sur et sous les lettres du Moushaf ont été ajoutés à l’initiative d’un successeur des compagnons nommé Yahya Ibnou Ya^mar. Et voici ^Oumar Ibnou ^Abdi l-^Aziz qui édifia les mihrab et les minarets pour les mosquées. Tout cela n’existait pas à l’époque du Messager de Allah ! Ceux qui interdisent de commémorer le Mawlid de nos jours, vont-ils interdire toutes ces choses-là sous prétexte qu’elles n’existaient pas à l’époque du Messager de Allah ou bien vont-ils être arbitraires en rendant certaines choses licites et en rendant certaines autres interdites sans preuve aucune ?! C’est pourtant bien ce qu’ils ont fait puisqu’ils ont interdit le Mawlid et ont autorisé la ponctuation des lettres dans les livres du Qour’an, tout comme le tachkil des lettres, c’est-à-dire mettre les fathah, les dammah, les kasrah et les tanwin. Ils ont autorisé beaucoup de choses que le Messager de Allah n’a jamais faites comme les calendriers par exemple ; les calendriers indiquant les horaires des prières sont apparus il y a environ trois cents ans. Or eux-mêmes y travaillent et les diffusent dans la population.
Paroles des savants du Salaf
L’Imam Ach-Chafi^iyy que Dieu l’agrée a dit :
“اَلْمُحْدَثَاتُ مِنَ الأمور ضَرْبَانِ أحدهما ما أُحْدِثَ مِمَّا يخالف كتابا أَوْ سُنَّةً أَوْ إِجْماعًا أَوْ أَثَرًا فَهَذِهِ البِدْعَةُ الضَّلالَةُ والثَّانِيَةُ ما أُحْدِثَ مِنَ الْخَيْرِ ولا يخالف كِتابًا أَوْ سُنَّةً أَوْ إِجْماعًا وهَذِهِ مُحْدَثَةٌ غير مذمومة
(al-mouhdathatou mina l-‘oumouri darbani ‘ahadouhouma ma ‘ouhditha mimma youkhalifou kitaban ‘aw sounnatan ‘aw ‘ijma^an ‘aw ‘atharan fahadhihi l-bid^atou d-dalalah ; wath-thaniyatou ma ‘ouhditha mina l-khayri walayoukhalifou kitaban ‘aw sounnatan ‘aw ‘ijma^an wahadhihi mouhdathatoun ghayrou madhmoumah) [rapporté par Al-Bayhaqiyy avec une chaîne de transmission sûre dans le livre « Manaqibouch-Chafi^iyy »] Ce qui signifie : « Les nouveautés parmi les choses sont de deux sortes : l’une, c’est ce qui est innové et qui contredit le Livre, la Sounnah, l’Unanimité ou les textes des prédécesseurs parmi les compagnons. Celle-là est l’innovation d’égarement. La deuxième, c’est ce qui est innové et qui fait partie des bonnes choses, qui ne comporte pas de contradiction avec aucun de ceux-là et cette nouveauté-ci n’est pas blâmable ».
Or, il est connu que les savants spécialistes du hadith ont été unanimes à dire que Ach-Chafi^iyy est celui qui est visé par la parole du Prophète :
قريش يملأ طباق الأرض علما
(^alimou Qouraychin yamla’ou tibaqa l-‘ardi ^ilma) [rapporté par At-Tirmidhiyy]
Ce qui signifie « Viendra le savant de Qouraych qui remplira les contrées de la terre de Science. »
Quant à Al-Bayhaqiyy il fait partie des sept Hafidh au sujet desquels les avis ont concordé sur leur statut de ^adl (digne de confiance).
3. Une manifestation de reconnaissance envers Allah
Les musulmans manifestent en cette occasion leur gratitude envers le Créateur pour leur avoir envoyé Mouhammad en ce mois et ce n’est en rien une adoration qui serait vouée à Mouhammad. Nous, musulmans, nous n’adorons pas le Prophète Mouhammad ! Nous n’adorons rien d’autre que Allah. Mais nous glorifions Mouhammad plus que tout autre prophète, plus que les anges. De plus, nous glorifions tous les prophètes et nous n’adorons aucun d’entre eux. Nous n’adorons pas Mouhammad, nous n’adorons aucun ange, ni aucun astre, ni la lune ni le soleil. Pour nous, la soumission extrême n’est vouée uniquement qu’à Allah. L’extrême soumission, voilà ce qu’est l’adoration. Nous ne faisons pas cela pour notre maître Mouhammad ; nous, notre adoration n’est vouée qu’à Allah. Nous, nous n’adorons pas Mouhammad mais nous considérons que Mouhammad est celui qui appelle à l’adoration de Allah. Il a guidé les gens et mérite d’être glorifié mais d’une glorification en deçà de l’adoration. Allah fait l’éloge de ceux qui ont cru en lui, qui l’ont glorifié, Allah dit :
فَالَّذِينَ ءَامَنُوا بِهِ وَعَزَّرُوهُ وَنَصَرُوهُ واتبعوا النُّورَ الَّذي أُنْزِلَ مَعَهُ أُولَئِكَ هُمُ الْمُفْلِحُونَ
(fa l-ladhina ‘amanou bihi wa^azzarouhou wanasarouhou wat-taba^ou n-noura l-ladhi ‘ounzila ma^ahou ‘oula’ika houmou l-mouflihoun) [Sourat Al ^Araf/157]
Ce qui signifie : « Ceux qui ont cru en lui et l’ont glorifié, qui l’ont soutenu et ont suivi la bonne guidée qui a été révélée avec lui, ceux-là sont ceux qui réussiront ».
4. Le Mawlid est un rassemblement fondé sur l’obéissance à Allah
C’est un rassemblement fondé sur l’amour de Allah et l’amour du Messager de Allah. Ce rassemblement comporte l’évocation de Allah, l’évocation d’une partie de la biographie du Prophète de Allah, de son ascendance honorée, une description de son apparence physique et des nobles caractères, ainsi que le fait de donner à manger aux pauvres et Allah ta^ala dit :
وَيُطْعِمُونَ الطعام على حبّه مِسْكِينًا وَيَتِيمًا وَأَسِيرًا
(wayout^imouna t-ta^ama ^alahoubbihi miskinan wayatiman wa‘acira)
Ce qui signifie : « Ils donnent leur nourriture, alors qu’ils en ont besoin, aux pauvres, aux orphelins et aux captifs ».
Après tout cela, comment quelqu’un qui prétend avoir des connaissances peut-il oser interdire la commémoration du Mawlid qui est faite par réjouissance de la naissance du Messager de Allah ?!
5. La référence dans la Sounnah sur la permission de fêter le Mawlid tirée par le Hafidh Ibnou Hajar
Le Hafidh Ibnou Hajar a trouvé une référence dans la Sounnah sur la permission d’organiser le Mawlid. Dans le livre de l’Imam As-Souyoutiyy « Al-Hawi li l-Fatawi » tome 1, de la page 189 à la page 197, d’après ce qu’a rapporté Ibnou ^Abbas que Allah les agrée lui et son père, il a dit : lorsque le Prophète est arrivé à Médine il a trouvé que les juifs jeûnaient le jour de ^Achoura’. Quand on les a interrogés à ce sujet, ils ont répondu : (C’est le jour durant lequel Allah a donné la victoire à Moïse (Mouça) et aux fils de Isra’il sur Pharaon. Et nous, nous jeûnons ce jour-là pour le glorifier). C’est alors que le Prophète a dit :
نَحْنُ أَوْلى بِمُوسَى
(nahnou ‘awla bi Mouça)
Ce qui signifie : « Nous sommes plus proches que vous de Mouça ».
Le Prophète a incité à jeûner ce jour d’une incitation qui indique le caractère recommandé. On déduit à partir de ce hadith qu’il est permis d’accomplir un acte d’adoration pour remercier Allah, pour une grâce qu’Il nous a accordée en un jour particulier, comme un bienfait qui nous est parvenu ou à une épreuve dont nous avons été délivrés, et qu’il est permis de répéter cet acte d’adoration et de remerciement chaque année, à la même date correspondant à ce jour-là. Le remerciement de Allah a lieu par différentes sortes d’adoration comme la prosternation, le jeûne, l’aumône ou la récitation. Et quelle plus grande grâce que la grâce de l’apparition du Prophète ?!*
6. La référence dans la Sounnah sur la permission de fêter le Mawlid tirée par le Hafidh As-Souyoutiyy
Le Hafidh As-Souyoutiyy a trouvé une référence dans la Sounnah sur la permission d’organiser le Mawlid. Dans son épitre « Housnou l-maqsid fi ^amalil-Mawlid », lorsque le Prophète a été interrogé sur la raison de son jeûne du lundi, il a répondu :
ذَاكَ يَوْمٌ وُلِدْتُ فيه وفيه أُنْزِلَ عَلَيَّ
(dhaka yawmoun woulidtou fihi wafihi ‘ounzila ^alayy)
Ce qui signifie : « C’est en ce jour que je suis né et en ce jour que j’ai reçu la révélation ». Ce Hadith indique qu’il est recommandé de jeûner les jours durant lesquels Allah a fait grâce d’un bienfait à Ses esclaves. Et parmi les grâces les plus éminentes que Allah nous ait accordées, c’est de l’avoir fait naître, et de nous l’avoir envoyé en tant que Messager. La preuve à cela est Sa parole ta^ala :
لَقَدْ مَنَّ اللهُ عَلَى المؤمنين إِذْ بَعَثَ فِيهِمْ رَسُولاً مِنْ أَنْفُسِهِمْ
(laqad manna l-Lahou ^ala l-mou’minina ‘idh ba^atha fihim raçoulan min ‘anfoucihim) [Sourat Ali ^Imran/164]ce qui signifie : « Allah a accordé une grâce aux croyants en leur envoyant un messager, un homme d’entre eux ».
Le Hafidh As-Souyoutiyy a dit dans son épitre, sa riçalah :
Ce qui signifie « L’Imam des Hafidh ‘Abou l-Fadl Ahmad ‘Ibnou Hajar a extrait une référence dans la Sounnah sur la permission du Mawlid, et moi j’en ai extrait une autre… »
Fin de citation.
Une bonne tradition, une bonne sounnah
Les premiers à l’avoir instaurée sont les musulmans comme on l’a dit et ce ne sont pas des gens qui fêtaient sa mort comme certains le prétendent. Les spécialistes des chaînes de transmission du hadith (houffadh) ainsi que les savants spécialistes de l’histoire, des biographies et autres, ont mentionné que celui qui a innové le Mawlid, c’est le roi de ‘Irbil , al-Moudhaffar. Il était vertueux, scrupuleux, savant et courageux, il se souciait particulièrement de la défense de cette religion, c’était un héros. Il fut donc le premier à commémorer le Mawlid. Par la suite, les savants, les faqih, eurent des avis en concordance avec le sien, jusqu’aux savants des autres pays, qu’il ne gouvernait pas. C’est ce qu’a cité le Hafidh As-Souyoutiyy dans son livre Al-‘Awa’il et les musulmans suivent cette tradition depuis huit siècles . Or toute chose qui a été approuvée et appréciée par les savants de la communauté de Mouhammad, et sur laquelle les avis ont concordé est obligatoirement une bonne chose ! Et toute chose que les savants de la communauté de Mouhammad ont discréditée est obligatoirement mauvaise. Il est en effet connu que les savants de la communauté de Mouhammad ne seront jamais en concordance sur un égarement en raison du Hadith rapporté par Ibnou Majah dans ses Sounan :
إنّ أمتي لا تجتمع على ضلالة
(‘inna ‘oummati la tajtami^ou ^ala dalalah)
Ce qui signifie : « Ma communauté ne sera jamais unanime sur un égarement ».
On ne dit pas : (si cela avait été quelque chose de bien, le Messager aurait indiqué à sa communauté de le faire)
En effet : constituer le recueil du Moushaf, ponctuer les lettres, mettre le tachkil avec les fathah, les dammah, les kasrah et les tanwin, tous ceux-ci sont des actes de bien alors que le Prophète ne les a pas indiqués formellement et ne les a jamais faits lui-même. Ceux qui interdisent de commémorer le Mawlid sous prétexte que si c’était quelque chose de bien, le Messager nous l’aurait indiquée, eux-mêmes utilisent le tachkil c’est-à-dire les harakah sur les lettres du Moushaf et ils les écrivent avec les points ! Alors de deux choses l’une : soit ils vont dire que la ponctuation et le tachkil du Moushaf ne sont pas des actes de bien parce que le Messager ne les a pas faits et n’a pas indiqué à sa communauté de le faire, alors que eux-mêmes le font, soit ils vont dire que la ponctuation et le tachkil sur les lettres du Moushaf sont des actes de bien, même si le Messager ne l’a pas fait et ne l’a pas indiqué à sa communauté, et c’est pour cela qu’ils le font. Dans les deux cas ils se contredisent !!!
On ne dit pas : (le Messager n’a pas ordonné de le faire donc nous ne le faisons pas)
Ceux qui le font prétendent trouver un argument dans la parole de Allah:
وما ءاتاكمُ الرسول فَخُذُوهُ وما نَهَاكُمْ عَنْهُ فَٱنْتَهُوا
(wama ‘atakoumou r-Raçoulou fa khoudhouhou wama nahakoum ^anhou fantahou)
Ce qui signifie : « Ce que le Messager vous a ordonné de faire, faites-le ; et ce qu’Il vous a interdit de faire, ne le faites pas ».
En effet, toute chose que le Messager ne nous a pas ordonnée de faire sans l’interdire n’est pas forcément quelque chose d’interdit. Par exemple, le Messager ne nous a pas ordonné de rajouter les points sur et sous les lettres du Moushaf et ne nous l’a pas interdit. Par conséquent, ce n’est pas interdit de le faire ! Or, le Mawlid du Prophète rentre dans le même cas. C’est le cas de tout acte conforme à la religion que le Prophète ne nous a ni ordonné ni interdit de le faire : ce n’est pas interdit de le faire, car c’est quelque chose qui est conforme à sa religion.
7. Conclusion
En résumé, tous les sujets de la religion ne nous sont pas parvenus par un texte explicite n’ayant qu’un seul sens, dans le Qour’an ou dans le Hadith. S’il n’y a pas de texte explicite, il appartient aux savants de la communauté qui sont moujtahid, ceux qui ont connaissance du Hadith, d’extraire des choses conformes à sa religion. Ceci est confirmé par la parole du Prophète :
مَنْ سَنَّ فِي الإِسْلامِ سُنَّةً حَسَنَةً فَلَهُ أَجْرُهَا
(man sanna fi l-‘islami sounnatan haçanah f lahou ‘ajrouha)
Ce qui signifie : « Quiconque instaure dans l’Islam une bonne tradition, il en aura la récompense ».
On déduit de ce Hadith que Dieu a autorisé les musulmans à innover dans la religion ce qui ne contredit pas le Qour’an ni le Hadith, et c’est ce qui s’appelle une bonne tradition (sounnah haçanah).