L’EMIGRATION A MEDINE L’ILLUMINEE
Le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam subit de la part des associateurs de Qouraych une grande nuisance. Après le décès de son épouse la Dame Khadijah, la fille de Khouwaylid qui le soutenait et restait à ses côtés, la situation devint plus difficile et le Prophète fut profondément chagriné.
La même année, son oncle Abou Talib, qui le défendait, décéda et la tribu de Qouraych fit beaucoup de mal au Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam, ce qu’elle n’avait pas osé faire durant la vie de son oncle Abou Talib.
La situation devint encore plus difficile lorsque l’un des non musulmans de Qouraych vint et versa du sable sur la tête du Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam ; il rentra chez lui et c’est alors qu’une de ses filles se leva et se mit à enlever le sable de sa tête en pleurant. Le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam lui dit alors :
((لا تبكي يا بنية فإن الله مانعٌ أباك))
[Rapporté par Al-Bayhaqiyy dans Ad-dala’il], ce qui signifie : « Ne pleure pas ma fille, certes Allah protège ton père ! »
Puis, l’ordre vint de la part de Allah ^azza wajall d’accomplir l’émigration à Médine l’Illuminée. Les musulmans commencèrent à émigrer les uns à la suite des autres. Le messager éminent fut accompagné par notre maître Abou Bakr As–Siddiq, celui qui avait un cœur doux.
Abou Bakr, que Allah l’agrée, marchait tantôt devant le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam, tantôt derrière lui, tantôt à sa droite, tantôt à sa gauche, par crainte qu’il n’arrive au Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam un quelconque mal. Et le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam restait ferme dans sa marche en se fiant à Allah ^azza wajall.
Médine l’Illuminée s’appelait auparavant Yathrib. La plupart de ses habitants étaient entrés en Islam après la venue de plusieurs d’entre eux à Al-^Aqabah une première fois, puis une deuxième fois l’année suivante. Ils s’étaient engagés à soutenir le Prophète et à lui obéir. Il leur avait envoyé certains de ses compagnons pour leur enseigner la religion agréée par Allah et diffuser cette religion de droiture à Médine.
Le Prophète quitta donc la Mecque, le lieu de sa naissance et la ville qu’il aimait le plus. Il supporta les difficultés de cette émigration. Ceci eut lieu treize ans après le début de la révélation, treize années qu’il avait passées à la Mecque à appeler les gens à croire en l’unicité de Dieu et à rejeter toute forme d’association à Dieu.
Le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam entra à Médine un lundi matin. Les musulmans l’accueillirent avec joie et bonheur, un grand bonheur puisque le meilleur de tous les êtres créés par Allah était venu à eux et allait rester parmi eux. Le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam y vécut dix ans selon l’unanimité des savants.
Et le début du calendrier utilisé par les musulmans après cela était le mois de Al-Mouharram de cette année durant laquelle il avait fait l’émigration.
DANS LA GROTTE DE THAWR
Le chemin vers la grotte de Thawr
Pendant le voyage de l’émigration, lorsque le Messager éminent salla l-Lahou ^alayhi wasallam et son compagnon Abou Bakr As–Siddiq arrivèrent à la grotte de Thawr, notre maître Abou Bakr As–Siddiq entra dans la grotte pour l’inspecter avant que le Messager Mouhammad salla l-Lahou ^alayhi wasallam n’y entre, par crainte qu’il se trouve à l’intérieur quelque chose qui lui fasse du mal. Il trouva dans les murs de la grotte des trous, il se mit à déchirer de son vêtement des morceaux d’étoffe pour combler ces trous, il ne resta qu’un seul trou. Lorsque le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam entra dans la grotte, notre maître Abou Bakr, que Allah l’agrée, s’assit. Il vit le dernier trou et tendit le pied pour le combler. Le Prophète Mouhammad salla l-Lahou ^alayhi wasallam s’allongea et posa sa tête sur la cuisse de Abou Bakr As–Siddiq, dont le pied bouchait encore cet orifice. Il a été rapporté qu’une vipère l’a cogné et l’a mordu au point que ses larmes étaient tombées, sans toutefois qu’il n’enlève son pied
L’entrée de la grotte de Thawr
La grotte de Thawr de l’intérieur
Le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam et son compagnon Abou Bakr, que Allah l’agrée, restèrent dans la grotte pendant trois jours et ^Amir Ibnou Fouhayrah, le serviteur de Abou Bakr As–Siddiq, venait à eux la nuit pour être à leur service. Et ^Abdou l-Lah, le fils de notre maître Abou Bakr As–Siddiq, que Allah les agrée tous les deux, venait les informer de ce qu’il avait entendu des gens, puis il s’en allait.
LA VENUE DES NON MUSULMANS
Des non musulmans de Qouraych, qui poursuivaient le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam, arrivèrent un jour à côté de la grotte de Thawr. Une araignée avait tissé sa toile à l’entrée de la grotte et deux pigeons sauvages avaient pondu leurs œufs et s’étaient mis à les couver à l’entrée de la grotte. Abou Bakr dit alors : « Ô Messager de Allah, si l’un d’entre eux regardait au niveau de ses pieds, il nous verrait ». Mais le Messager salla l-Lahou ^alayhi wasallam lui dit :
((ما ظنّك باثنين الله ثالثهما))
Ce qui signifie : « Que penses-tu de deux personnes protégées par Allah Qui sait tout d’eux ? ».
N’ayant pas trouvé le Prophète et excluant qu’il soit dans la grotte vu la toile d’araignée et les nids des pigeons sauvages, ces non musulmans de Qouraych rebroussèrent chemin. Après leur départ, le Prophète élu poursuivit son chemin avec son compagnon.
SOURAQAH FILS DE MALIK
Les non musulmans de Qouraych avaient envoyé des gens pour suivre les pas de notre bien-aimé Mouhammad salla l-Lahou ^alayhi wasallam dans le désert. Ce sont ceux que l’on appelle les suiveurs de trace ou spécialistes du traçage. Parmi eux, il y avait un non musulman qui s’appelait Souraqah fils de Malik. Il put, après beaucoup d’efforts, connaître le chemin qu’avaient emprunté le Prophète de Allah et Abou Bakr As–Siddiq. Lorsqu’il se rapprocha d’eux, le Prophète Mouhammad salla l-Lahou ^alayhi wasallam dit :
((اللهم اكفناه كيف شئت وبما شئت))
[rapporté par l’Imam Ahmad], ce qui signifie : « Ô Allah, préserve-nous de lui comme Tu veux et par ce que Tu veux »
C’est alors que les pattes avant de la monture de Souraqah s’enfoncèrent dans la terre et le cheval se retrouva embourbé jusqu’au ventre et Souraqah tomba. Puis, Souraqah demanda une garantie de sécurité de la part du Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam, chose qu’il lui accorda. La monture put alors s’extirper et se remettre sur ses pattes comme elle était. Il se rapprocha du Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam et lui annonça ce que les non musulmans de Qouraych voulaient lui faire comme mal et qu’ils avaient promis de l’argent pour celui qui leur annonçait où se trouvait le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam. Il informa le Prophète élu qu’il ne dirait à personne où ils se trouvaient, lui et Abou Bakr. Le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam lui dit alors :
((كيف بك إذا لبست سِوارَي كِسرى))
[rapporté par Al-Bayhaqiyy dans Ad-Dala’il], ce qui signifie : « Quel sera ton état lorsque tu porteras les bracelets de Chosroês ? »
Et le jour de la conquête de La Mecque, Souraqah entra en Islam. Bien plus tard, à l’époque du califat de notre maître ^Oumar Ibnou l-Khattab, que Allah l’agrée, le jour de la conquête de Al-Qadisiyah, le jour de la victoire des musulmans, Souraqah eut comme part du butin les bracelets de Chosroês. C’était là un miracle de notre maître Mouhammad salla l-Lahou ^alayhi wasallam.
À MÉDINE L’ILLUMINÉE
Les émigrants et les partisans partaient jusqu’à Qouba’ attendant avec impatience l’arrivée du Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam chaque début de journée, et lorsque le soleil tapait fort, ils retournaient chez eux. Le jour de son arrivée, salla l-Lahou ^alayhi wasallam, ils partirent, comme à leur habitude, le matin, et lorsque le soleil devint fort, ils repartirent. C’est alors qu’un non musulman cria depuis une forteresse « Voici votre compagnon, celui que vous attendez ». Ils portèrent leurs armes et lui firent bon accueil. Il parvint jusqu’à l’emplacement de Qouba’ où il s’installa avec joie et bonheur, le lundi douze du mois de sa naissance qui est Rabi^ Al-‘Awwal.
La mosquée de Qouba‘
Les palmiers de Qouba‘